mercredi 12 janvier 2011

Refuges de haut vol

Loin de la traditionnelle association incongrue d'une infrastructure routière avec un projet d'œuvre d'art, ces maisons pour oiseaux ont une histoire bien singulière.Après avoir décidé de construire une nouvelle route près de Santiago, le ministère chilien des Travaux publics s'est inquiété des perturbations que celle-ci pouvait occasionner sur le flux des oiseaux migrateurs.Ces faux arbres agrémentés de petites maisons rouges permettent aux volatiles qui empruntent ce chemin d'y trouver refuge.Un bon exemple de rencontre entre l'art, l'architecture et la dimension environnementale.
Céline Saraiva pour BAm.
Bird Houses (2009)Vallée de Santiago, ChiliEmilio Marin & Claudio Magrini

jeudi 6 janvier 2011

Beaubourg, septembre 2010 - 5 -

La collection permanente , 5ème et dernière partiecliquez sur les photos pour les agrandir


"Le retour de Tarzan" 1972
Evelyne Axell (1935 - 1972)


"Groupe de 13 'Hommage à Amnesty International)" 1968
Eva Aeppli , née en 1927, vit en Normandie



"Les piques" 1992-1993
Annette Messager née en 1943, elle vit à Paris


"Suspension" 1980Photographie, aggloméré, bois stratifié, fonte, tendeur de bicyclette
Gloria Friedmann née en 1950


"Le baiser de l'artiste"
Oeuvre majeure dans le travail d'Orlan, cette performance se déroula à la FIAC de 1977, au Grand Palais à Paris. Au nom de l'art Orlan y imposa son action de manière "sauvage". Assise derrière une photo grandeur nature de son buste nu traité comme un distributeur automatique, elle harangue la foule tel un camelot et monnaye ses baisers. A sa droite, une autre silhouette de photo collée sur bois la montre en Madone à qui l'on peut, pour le même prix (5 francs), offrir un cierge. Pendant le baiser, elle déclenche quelques mesures de la Toccata en si mineur de Bach, et une sirène électronique violente marque la fin du baiser. Pute et Sainte, le dispositif unit les deux figures extrêmes de la femme occidentale.Avec cette oeuvre sulfureuse, l'artiste se vend directement aux consommateurs sans la médiation des marchands d'art ou d'une œuvre d'art. Avec elle, il n'y a plus d'objet sacralisé, isolé. Orlan revendique ainsi son droit à disposer de son corps comme elle l'entend, tout en questionnant la nature de l'homme et la structure du marché artistique. La performance, répétée plusieurs heures chaque jour pendant toute la durée de la foire, déclencha un terrible scandale et attira l'attention des médias. Quelques jours plus tard, l'artiste fut renvoyée sans préavis de l'ENBA de Lyon où elle formait des animateurs socio-culturels. Cette décision entraîna une série de protestations publiques et la grève des ses étudiants mais Orlan ne fut pas réintégrée. Il est amusant de noter que 15 ans plus tard, l'oeuvre fut achetée par le FRAC des Pays de la Loire.
Orlan née en 1947, vit et travaille entre Paris, New York et Los Angeles

à voir également :
La collection permanente, première partie
La collection permanente, deuxième partie
La collection permanente, troisième partie
La collection permanente, quatrième partie

mercredi 29 décembre 2010

Un petit conte ?


ba05Une forme originale de promotion fait fureur aux Etats-Unis : la lecture façon peep show.

Les "Nakeds Girls Reading" de Chicago s'y emploient avec maestria.

Cette bande d'effeuilleuses organise dans tout le pays des soirées où elles lisent, nues, des ouvrages de leur choix; le public en redemande.




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Le mois dernier, les "Naked Girls ont remis leur premier prix littéraire, après avoir lancé sur leur site un appel à écrits inédits.

Les lauréats ont remportés jusqu'à 500$ et ont eu la satisfaction d'entendre (et de voir) une Naked Girl lire leur texte sur scène.

Ah, on est bien loin des cérémonieuses remises de prix littéraires françaises.

Un petit conte de Noël en cette veillée ?

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Beaubourg, septembre 2010 - 4 -

La collection permanente , 4ème partie
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"Le repas hongrois, tableau-piège" 1963

Daniel Spoerri né en 1930, vit en Toscane

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"Monochrome" et "L'arbre, grande éponge bleue" 1962

Yves Klein (1928 - 1962)

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"Identité n°2" 1973

Piotr Kowalski (1927 - 2004)

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"Crucifixion" 1965

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"La mariée ou Eva Maria" 1963

Niki de Saint Phalle (1930 - 2002)

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"Size does not matter, age does not matter"

Elke Krystufek née en 1970, travaille à Vienne et à Rotterdam

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à voir également :

Le camion et les pigeons

La revue New Scientist a un courrier des lecteurs. Il s'agit même plutôt d'une rubrique "les lecteurs répondent aux lecteurs".
Les questions sont parfois de bon sens ou simplement farfelues. Il se trouvera toujours un scientifique (ou un passionné) pour apporter une réponse.
Régulièrement, ces échanges font l'objet d'un recueil.
Il y a eu "Pourquoi les manchots n'ont pas froid aux pieds ?" et "Mais qui mange les guêpes ?" et maintenant, le dernier, "Les ours blancs ont-ils le blues ?"

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Je vous en extrais cette passionnante question d'un certain David Thomas :

Un routier doit passer sur un pont limité à 5 tonnes. Lui et son camion pèsent 4950 kg, et il passerait sans sa cargaison de pigeons, 100 kg. Au moment de traverser le pont, il tape sur la paroi du camion pour que les pigeons s'envolent : est-ce une bonne idée ?


La réponse de Leigh Hunt:

Hélas, je crains que ce ne soit pas une bonne idée. Imaginez que le camion transporte un hélicoptère en vol stationnaire; le camion ne supportera pas le poids de la machine, mais la pression de l'air dirigée vers le bas, ce qui revient au même. Les ailes de pigeon font le même effet.

La réponse de Simon Iveson, université de Jogjakarta, Indonésie :

La réponse dépend de la structure du camion. Si c'est une boîte fermée, ça ne marchera pas. Le poids des pigeons posés sera transféré directement au camion, et les pigeons en vol génèreront une circulation d'air, c'est-à-dire une pression équivalente à leur poids. L'idée du vol n'a donc aucun intérêt.
La seule solution serait que le camion soit très haut et que le chauffeur entraîne ses pigeons à sauter d'un perchoir situé en haut du camion et à ne plus battre des ailes à un signal donné. Les oiseaux tomberaient alors en chute libre, et il faudrait que le camion ait passé le pont au moment où ils retombent.
Mais il faudrait un camion très haut : 2 mètres donneraient 0,64 secondes pour passer le pont. On pourrait doubler ce temps en entraînant les pigeons à sauter vers le plafond puis à se laisser retomber sans battre des ailes, mais c'est peut-être beaucoup leur demander.
Une solution plus raisonnable serait que le camion ait une grande ouverture vers le haut et vers le bas, de façon qu'un courant d'air permanent s'établisse et permette aux pigeons de voler tranquillement sans que leur poids s'applique au camion. Mais rien n'est simple : il faudrait aussi percer le pont, sans quoi les pigeons exerceraient une force sur lui. L'idéal serait un pont avec juste deux traverses pour les roues.
Bon courage.

La réponse de Frank Buxton :

La réponse de l'ingénieur est oui.

Le surpoids de 50 kg représente 1% de la charge maximale, soit bien plus que celui occasionné par le passage sur le moindre caillou. Et je ne conseille à personne d'emprunter un pont dont les caractéristiques n'ont pas été calculées à plus de 1% près.

mardi 7 décembre 2010

De sang et de sperme

Depuis les recherches plastiques de l'actionnisme viennois, de Michel Journiac, Jan Fabre et bien d'autres, on sait que les liquides corporels sont devenus au XXè siècle des matériaux artistiques à part entière. Mais a-t-il existé en des temps plus anciens des tableaux de sang ou de sperme ? La question n'est pas si saugrenue et la fabrication de certaines oeuvres mérite enquête.
Les historiens de l'art parmi les plus sérieux (France Borel, par exemple) relèvent ainsi que Titien avait une étrange réputation. Le maître vénitien est soupçonné d'avoir injecté du sang, voire du sperme, dans sa matière picturale et d'avoir appliqué cette mixture avec ses doigts ! On retrouve la même idée au sujet de Rubens. Afin de rendre ses chairs si vibrantes, le peintre flamand aurait recouru à du sang.
Exploiter, en plus des pigments, les ingrédients de la vie même pour produire l'illusion d'une vie ? Une investigation permet de constater que c'est sans doute par distorsion de certains témoignages ou par une foi excessive en eux que se colportent de telles rumeurs. Pour Titien, ce sont notamment les déclarations de son élève Palma le jeune, et pour Rubens, celles de Guido Reni, relayées au XVIIIè siècle par l'artiste Anton Raphaël Mengs, qui ont généré ces drôles de fantasmes. Il n'empêche : qu'il y ait eu ou non de tels fluides corporels dans les oeuvres de ces maîtres vénérés et imités, cette légende a forcément inspiré des tentatives parmi leurs suiveurs.

Une autre histoire du même calibre est attestée, quant à elle, par de nombreux documents d'archives (pièces cotées 03 623 aux Archives nationales) : elle explique qu'il y aurait des organes de familles royales étalés sur les toiles du Louvre ! En 1793, l'architecte Petit-Radel est chargé par le Comité de Salut public de disperser les 45 cœurs de princes et princesses de la Maison de France et ceux de Louis XIII et Louis XIV. Or, avant d'accomplir sa besogne, il propose ces funèbres restes à deux de ses amis peintres, Saint-Martin et Martin Drölling, pour concocter un peu de "mummie". De quoi s'agit-il ? La "mummie" est en fait une mixture organique ayant trempé dans des aromates et de l'alcool et qui, fondues dans la couleur avec de l'huile, était censée former un formidable glacis pour les tableaux. Saint-Martin n'en aurait fabriqué qu'un peu, avec le cœur de Louis XIV. Mais Drölling, qui acquit une douzaine de cœurs, les pressa tous dans son atelier de la rue de Sèvres et on peut parier que ceux des reines Anne et Marie-Thérèse d'Autriche , ou celui de Philippe d'Orléans ont aujourd'hui coagulé sur certains de ses chefs-d'œuvre comme "Intérieur d'une cuisine" (ci-dessous).

Bon appétit, bien sûr.

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Source : Thomas Schlesser pour Beaux-Arts magazine

vendredi 3 décembre 2010

Beaubourg, septembre 2010 -3-

La collection permanente , 3ème partie
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"Loup-table" 1939

Victor Brauner (1903-1966)

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"Le double monde" 1919

Francis Picabia (1879 -1953)

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Bustes de Diego 1954 & 1955

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"Le nez" 1947

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Alberto Giacometti (1901-1966)

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"Femmes devant la mer" 1956

Pablo Picasso (1881 - 1973)

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Dyptique 1959
Agglomérats de peinture à l'huile sur deux planches à dessin assemblées à l'équerre avec ossements et racines peints.
avec rehauts de gouache

Bernard Requichot (1929 - 1961)

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"Woman's leg" 1959
Papier journal mâché peint à la caséine

Claes Oldenburg né en 1929, vit à New York

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à voir également :

jeudi 25 novembre 2010

Haute tension

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Choi + Shine Architects "The Lands of Giants"
2008, projet de pylône, acier, verre et béton, Islande

Attention, flash info à 220 000 volts ! L'ère des hideuses carcasses télégraphiques est révolue. Place aux géants d'acier, une armée disciplinée de pylônes nouvelle génération. Du haut de leurs 45 mètres, ils se relaient dans une course silencieuse afin de transporter jusqu'à nous la précieuse électricité. Un poème futuriste dans les plaines lunaires d'Islande ? A l'origine de ces créatures colossales, les savants fous du cabinet d'architecture Choi +Shine, qui leur donnent vie à partir de matériaux recyclés et recyclables. Les « pylon-figures » comme ils les appellent, peuvent être configurés pour répondre à leur environnement avec des gestes appropriés. Par exemple, une ligne passant par dessus une montagne pourra être soutenue par un « pylon-figures » semblant gravir lui-même cet obstacle naturel. L'initiative n'a pas été retenue par la compagnie d'électricité islandaise, mais saluée par le Prix d'architecture non bâtie de la Boston Society of Architects. Parfois le consommateur, plutôt que de freiner sa dépense énergétique démesurée, préfère la sublimer.

Info : Charlotte Jean

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vendredi 12 novembre 2010

Beaubourg, septembre 2010 -2-

La collection permanente , 2ème partie
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"L'homme à la mandoline" "Ecuyère à l'éventail"

Jacques Lipchitz (1891-1973)


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"Il ne faut pas voir la réalité telle que je suis" 1923

Max Ernst (1891-1976)


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"La toilette de Cathy" 1933 "Alice" 1933

Balthus (1908 - 2001)


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"Double portrait au verre de vin" 1917-1918

Marc Chagall (1887 - 1985)


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"La poupée" 1928

Hans Bellmer (1902 - 1975)

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à voir également : La collection permanente, première partie

samedi 23 octobre 2010

Où sont passé les meubles ?

Dans son récent rapport sur la gestion des services de la présidence de la République, la Cour des comptes constate d'importantes disparitions d'objet d'art dans les résidences présidentielles. En 2009 déjà, la Cour pointait "la confusion entourant l'identification des meubles et objets d'art nationaux en dépôt dans les différentes résidences". Selon la présidence "67 objets dits remarquables nchirac'ont plus été vus depuis les années allant de 1994 à 2002". Une situation qui concerne la présidence Jacques Chirac. Conclusion du rapport : impossible "d'engager une responsabilité pénale" faute d'inventaire actualisé qui aurait permis de "situer précisément les disparitions dans le temps et dans l'espace".

Pour l'heure, l'Elysée s'est engagé à terminer l'inventaire et vient d'embaucher, pour une période de 6 mois, un stagiaire formé à l'histoire de l'art.

Le rapport de la Cour des comptes

Source : Beaux-Arts magazine
Illustration :Burki